Je ne sais pas s’il y a moins de gendarmes. Il est possible qu’il y ait moins de bénévoles. Les gendarmes ne protègent en fixe que les grosses intersection, les bénévoles le reste, mais il ne peut pas y en avoir à tous les chemins genre agricoles.

Dans le premier cas, l’automobiliste se serait fait refouler 2 fois à 2 carrefours, mais a fini par trouver une piste en pierre/gravier où il n’y avait pas de signaleur posté. En plus les coureurs empêchaient comme trop souvent les motos de signaleurs volants et de gendarmes coincées derrière eux de les doubler pour aller protéger en avant de la course (signaler les obstacles, bloquer des carrefours oubliés, et en dernier recours faire ranger et signaler les véhicules sur la voie). (Ça, ça fait des années que ça me broute et je serais pour que les coureurs qui se rangent pas dans un délai raisonnable vis-à-vis des circonstances soient mis hors-course. Parfois tu as des voitures de DS qui sont bloquées au milieu du peloton pendant 2, 3 kilomètres, c’est dangereux pour tout le monde, mais les coureurs jouent au plus con pour ne pas perdre 1 place à leur précieux placement à 40 km de l’arrivée…)

Dans le deuxième cas, l’automobiliste s’est inséré à la suite des échappés, alors que l’écart entre échappés et peloton était très court. Je crois (pas sûr) qu’il y avait au moins un bénévole mais que l’automobiliste n’a fait qu’attendre le passage des échappés et zou ! il s’est dit qu’il y aurait assez de marge et n’allait pas attendre tout le défilé…

Après on peut inscrire ça dans le cadre plus large de la dégradation des comportements routiers que l’on peut ressentir depuis une demi-douzaine d’années. Et c’est rarement dans les départements du pourtour méditerranéen qu’on va trouver les Français les plus civiques…

Pour la réaction, on peut aussi voir l’évolution du monde cycliste professionnel, avec des équipes WT avec d’énormes budgets et dont les coureurs touchent d’énormes salaires, et qui n’ont aucune envie de s’emmerder avec des petites courses sous la pluie. Pedersen (Lidl) et Van Gils (Red Bull) avaient abandonné ; pour les grimpeurs comme Carapaz (EF) leur étape dédiée s’annonçait sous une météo exécrable ; chez les sprinteurs, Soudal et Uno-X avaient déjà gagné leur étape, il n’en restait qu’une de jouable et ils n’avaient pas vraiment de grosse carte pour le général. Ajoute ceux qui ont pris froid et/ou se sont démotivés durant l’arrêt dû à la protestation (je les imagine bien faire preuve du même état d’esprit moi quand un prof était en retard 😆 : fait chier, pisque c’est comme ça, je m’en vais (vite avant qu’il ne finisse par arriver !))…

Sinon, ouais, des trucs arrêtés in-extremis, ce n’est pas trop rare. Des gens qui sortent d’un petit chemin, de leur portail ou garage, on ne pourra jamais mettre quelqu’un devant – à supposer que les consignes de ce quelqu’un soient respectées. Les motos qui précèdent de peu la course sont le dernier rempart – et quand les coureurs sont éparpillés en plein de petits groupes, ça se complique.

Il y a pas mal de fois où je me suis déjà dit « mais qu’est-ce que cette voiture fait là, elle n’a pas l’air de faire partie de l’orga ? », et c’est juste ce qui tombe sous l’objectif d’une caméra, beaucoup de segments de la course et donc logiquement de situations similaires n’étant pas filmées. Mais bon en général il se trouve que ça ne cause pas de tort au final, soit parce que le conducteur ne fait qu’un bout de chemin dans la même direction que la course, soit parce qu’il finit par être rangé par une moto d’encadrement.

Des fois ça merdouille, même sur une grosse classique WT : Scharmann au Tour de Lombardie . Je me demande s’il n’y avait pas eu un truc folklo dans une descente de col du Tour de France avec un véhicule genre camion de pompiers en goguette.

Edit : j’avais oublié les situations miroir : les cas très courants où les coureurs se trompent de route (parfois en suivant une moto qui elle-même s’est trompée), sortent donc du tracé protégé et se retrouvent au milieu de la circulation générale. Je n’arrive pas à retrouver la course, mais en version rigolote il y a eu une course par étapes l’an dernier en France (Tour du Poitou ? je ne crois pas), où les mecs ont pris par erreur une rue à gauche à quelques encablures de l’arrivée et comme c’était juste à un pâté de maison de différence, ont quand même fini au milieu du public venu pour voir l’arrivée puis ont enjambé les barrières pour revenir sur le tracé et passer la ligne…