Cette vidéo de Historia Civilis raconte l’histoire du rapport des Hommes au travail et au temps de travail, de l’Âge de Pierre à l’Ère Industrielle.

  • zoe@jlai.lu
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    8 months ago

    La vidéo aborde le contexte historique des heures de travail et son évolution au fil du temps. À l’âge de pierre et à l’époque médiévale, les gens travaillaient moins longtemps, avec des pauses et des périodes de repos. Ils appréciaient le temps libre et prenaient du temps libre chaque fois qu’ils en avaient les moyens. Cependant, avec la montée du capitalisme et l’introduction des horloges, le travail est devenu plus réglementé et axé uniquement sur la productivité.

    Les capitalistes manipulaient le temps pour exploiter les travailleurs et imposaient des règles strictes de ponctualité. La révolution industrielle a encore transformé la culture du travail, avec des horaires plus longs et moins de temps libre. L’orateur affirme que l’attention excessive portée au travail et l’obsession de la productivité ont des conséquences négatives sur la santé et le bien-être des travailleurs. Ils plaident pour une approche plus équilibrée du travail et une reconsidération de l’importance des loisirs.

    00:00:00: l’extrait de la transcription discute du contexte historique des heures de travail et de la façon dont il contraste avec la culture du travail moderne. Il souligne que les sociétés de l’âge de pierre et les travailleurs agricoles européens médiévaux travaillaient généralement en moyenne 4 à 6 heures par jour, avec des périodes de repos et des pauses entre les deux.

    Ces documents historiques suggèrent que les humains ont toujours été enclins à des horaires de travail plus courts et à l’importance de prendre des pauses tout au long de la journée.

    Cette perspective historique remet en question les attentes sociétales actuelles en matière de longues heures de travail et souligne la nécessité de reconsidérer notre approche de l’équilibre travail-vie personnelle.

    00:05:00: Dans cette section, la journée de travail médiévale est explorée, mettant en évidence certaines différences clés par rapport aux pratiques de travail modernes. Les ouvriers de l’époque médiévale travaillaient plus longtemps pendant les récoltes ou les crises, mais n’aimaient pas le faire. Ils ont mesuré la journée en tranches de 30 minutes et ont pris des pauses constantes.

    Un aspect notable était que les travailleurs recevaient de la nourriture dans le cadre de leur rémunération, ce qui allégeait un fardeau financier important. Le travail était plus informel et plus tranquille, les travailleurs étant censés se détendre ou même faire une sieste au travail. La semaine a eu un rythme lent-rapide, les lundis et mardis étant décrits comme lents et les jeudis et vendredis comme rapides. Le samedi était le jour de paie et c’était la course pour terminer le travail, tandis que le dimanche était un jour de congé complet.

    Cependant, les ouvriers ont inventé une coutume appelée lundi saint, selon laquelle l’absentéisme était attendu le premier jour de la semaine de travail. Les employeurs ont appris à le tolérer, ce qui a finalement conduit au week-end de deux jours. Dans l’ensemble, la mentalité des travailleurs médiévaux différait grandement de celle des travailleurs d’aujourd’hui, les travailleurs médiévaux arrêtant de travailler dès qu’ils en avaient les moyens et valorisant leurs loisirs.

    00:10:00: Dans cette section, le narrateur explique comment les travailleurs médiévaux en Europe disposaient de plus de temps libre que les travailleurs d’aujourd’hui. Ils bénéficiaient de trois grandes périodes de vacances et avaient même une tradition appelée « salaire d’hiver » selon laquelle ils recevaient une demi-journée de salaire pour une demi-journée de travail pendant les longs mois d’hiver.

    Des recherches ont montré que les ouvriers agricoles espagnols ne travaillaient pas pendant 42 % des jours par an, tandis que les travailleurs français disposaient de jours de congé encore plus longs, soit 49 %. Les travailleurs anglais, bien qu’historiquement plus exploités, disposaient de 51 % de jours sans travail en période de pénurie de main-d’œuvre.

    Ces schémas d’alternance de périodes de travail et de repos font écho à la façon dont les gens travaillaient dans les sociétés de l’âge de pierre et suggèrent un rythme humain naturel. Les travailleurs modernes, afin de rivaliser avec le temps libre dont jouissaient les travailleurs médiévaux, devraient bénéficier d’environ 3,5 mois de vacances par an.

    Le narrateur note que les ouvriers médiévaux jouissaient d’un niveau de loisirs bien au-delà de ce que nous pouvons même imaginer aujourd’hui.

    00:15:00 Dans cette section, nous découvrons l’introduction des horloges mécaniques à la fin du XIVe et au début du XVe siècle et comment elles ont transformé la culture du travail. L’horloge la plus importante a été installée à la Bourse d’Amsterdam en 1611, symbolisant la montée du capitalisme.

    Les négociants en bourse néerlandais avaient leur propre version des salaires d’hiver, reflétant la culture de l’époque. Les usines textiles furent les premières à connecter l’horloge à une cloche pour signaler la journée de travail, mais les ouvriers eurent du mal à s’adapter à ce nouveau système de mesure du temps.

    Les capitalistes, obsédés par l’horloge, ont convaincu les municipalités d’imposer des amendes aux travailleurs en retard. Cette relation oppressive entre travailleurs et propriétaires, alimentée par le capitalisme et l’industrialisation, a abouti à l’élimination des siestes habituelles l’après-midi et aux heures de repas raccourcies et réglementées.

    La journée de travail a perdu sa culture et sa joie car elle est devenue uniquement axée sur la productivité.

    00:20:00 Dans cette section de la vidéo, l’orateur explique comment les capitalistes ont manipulé le temps afin d’exploiter les travailleurs. Ils ont truqué les horloges de l’entreprise pour commencer et terminer la journée de travail plus tôt ou plus tard, et ont ensuite ajouté des mécanismes qui faisaient que les horloges s’arrêtaient et accumulaient des minutes, pour ensuite avancer soudainement pendant les pauses.

    Les capitalistes ont imposé des règles strictes de ponctualité et ont infligé des amendes aux travailleurs ne serait-ce qu’une minute de retard, mais ils ont eux-mêmes rompu le contrat social pour quelques dollars supplémentaires. Les ouvriers l’ont vite compris, mais s’ils parlaient des imprécisions des horloges, ils étaient licenciés sur-le-champ.

    Lorsque les montres de poche sont devenues courantes, les travailleurs les ont amenées au travail, dénonçant ainsi les manipulations des horloges par les patrons et conduisant à des appels à une réglementation et à des réformes. En réponse, les capitalistes ont interdit les montres de poche, fouillé les ouvriers avant d’entrer dans l’usine et licencié quiconque se plaignait.

    L’horloge mécanique était utilisée comme un outil d’asservissement et d’exploitation, et les capitalistes donnaient la priorité au contrôle et au pouvoir plutôt qu’à la productivité ou à l’efficacité. L’adoption généralisée de l’éclairage artificiel a encore intensifié ces tendances, les capitalistes traitant chaque saison comme la saison des récoltes et imposant de longues heures de travail tout au long de l’année.

    Les capitalistes ont également ciblé les jours fériés, les supprimant au profit de davantage de travail, prolongeant ainsi leur règne de terreur.

    00:25:00 Dans cette section, l’orateur discute de la transformation de la culture du travail pendant la révolution industrielle. Les travailleurs sont passés d’un nombre important de jours de congé à des horaires de travail plus longs avec moins de jours de congé.

    La vie des ouvriers était complètement transformée, puisqu’ils travaillaient 80 % de plus que leurs homologues du XVIIe siècle alors que leur salaire diminuait. Le changement dans la culture du travail ne concernait pas seulement le nombre d’heures travaillées, mais aussi le contrôle exercé par les propriétaires et les patrons sur la vie des travailleurs.

    L’orateur fait remonter le début de ce changement à 1664, lorsqu’un capitaliste nommé Richard Palmer paya une église pour faire sonner ses cloches à des heures précises afin de contrôler les heures d’éveil et de sommeil des ouvriers. Cette obsession de la productivité et de la gestion du temps a fini par s’infiltrer dans toute la société, les journaux discutant du « problème » des loisirs des pauvres.

    00:30:00: L’orateur explique comment les capitalistes du passé croyaient que les activités de loisirs des pauvres ne devaient impliquer que la culture mentale ou l’étude religieuse, comme l’étude du latin ou de la Bible.

    Tout autre chose était considéré comme corrosif pour la culture. Cependant, l’orateur souligne l’hypocrisie de cette croyance, soulignant que soudoyer l’Église et en faire un outil de la classe capitaliste n’était pas considéré comme corrosif, alors que quelque chose d’aussi simple que se détendre sur un banc public après le travail était jugé préjudiciable.

    L’agenda capitaliste était d’éliminer toute vie en dehors du travail et du profit. La vidéo poursuit en affirmant que dans la société moderne, l’accent excessif mis sur le travail et le temps mécanique a entraîné des conséquences négatives telles que des problèmes de santé et une perte d’autonomie et de dignité pour les travailleurs.

    L’orateur suggère qu’il n’est pas nécessaire qu’il en soit ainsi et plaide pour un retour à une approche plus équilibrée, en prenant comme exemple les paysans français du Moyen Âge qui prenaient près de la moitié de l’année de congé. Les ressources et les politiques nécessaires sont déjà en place ; ce qu’il faut, c’est l’ambition de travailler moins.