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Cake day: December 24th, 2023

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  • Tours - Avec tout ce qui s’était passĂ©, nous Ă©tions un peu excitĂ©s, c’est vrai. Mais les gendarmes sont arrivĂ©s comme des cow-boys. C’est un tĂ©moignage incriminant, forcĂ©ment subjectif, que SĂ©bastien, 52 ans, partage.


    Il propulse dans les derniĂšres heures du 30 juillet Ă  Amboise (Indre-et-Loire). « C’était mon anniversaire », explique celui qui avait conviĂ© une vingtaine de proches sur la terrasse d’un bar Ă  biĂšres de La BoitardiĂšre. Une soirĂ©e entachĂ©e par des Ă©chauffourĂ©es avec des voyageurs du campement voisin, finalement rĂ©primĂ©e par l’intervention des gendarmes.

    ###« La réaction des gendarmes a été disproportionnée »

    Un mois et demi aprĂšs les faits qui vont pousser deux de ses amis Ă  ĂȘtre jugĂ©s fin septembre 2024 Ă  Tours (1), SĂ©bastien rĂ©pĂšte « le sentiment d’injustice » qui transpire de la scĂšne. « C’est le monde Ă  l’envers ! C’est moi qui ai appelĂ© les gendarmes parce que nous sentions que cela pouvait basculer avec les gens du voyage. C’est moi, aussi, qui leur ai fait remarquer qu’ils avaient mis du temps Ă  intervenir, mais on demandait juste de l’aide. Au final, leur rĂ©action a Ă©tĂ© disproportionnĂ©e, avec l’usage d’un pistolet Ă  impulsion Ă©lectrique contre nous »

    Sur l’ambiance contestatrice et les conditions d’intervention de la patrouille du Psig d’Amboise, les versions s’affrontent. Les images, captĂ©es par plusieurs tĂ©lĂ©phones tendus dans l’assistance ainsi que par les camĂ©ras-piĂ©ton des militaires, devraient livrer sur ce point une part de vĂ©ritĂ© dans le prĂ©toire.

    ###Un gendarme frappé au visage

    StĂ©phane, lui, enfonce : « Mon ami R. est policier Ă  la brigade anticriminalitĂ© de Blois, il a 35 ans de boĂźte, il s’est prĂ©sentĂ© aux gendarmes dĂšs leur arrivĂ©e en disant qu’il Ă©tait de la maison
 », poursuit-il, confirmant les Ă©lĂ©ments partagĂ©s sur place.

    Un geste brusque pour repousser l’un des trois intervenants est Ă©voquĂ©. Puis une Ă©tincelle, qui serait provenue d’un coup portĂ© en plein visage d’un militaire par un convive excĂ©dĂ©. L’homme en question, un artisan Ă  la retraite, ĂągĂ© d’une soixantaine d’annĂ©es, a frappĂ© lourdement. « Je n’ai pas compris et je ne m’explique toujours pas pourquoi. Lui non plus d’ailleurs », concĂšde SĂ©bastien.

    En plus des trois gendarmes blessĂ©s, R. a Ă©galement Ă©tĂ© touchĂ© au crĂąne, cognĂ© selon son entourage « Ă  coups de gazeuse ». Le 26 septembre, il aura le statut de prĂ©venu. Devant le tribunal correctionnel, les deux mis en cause encourent jusqu’à sept ans de prison.

    Julien Coquet

    (1) Pour « violences aggravĂ©es » et « outrages ». Un troisiĂšme est convoquĂ© par la justice mi-mars 2025 pour s’expliquer d’outrages sur personne dĂ©positaire de l’autoritĂ© publique.








  • Lors d’une manifestation pour dĂ©fendre les soldats qui ont violĂ© collectivement un prisonnier palestinien Ă  Sde Teiman.

    Sur Moshe Feiglin :

    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Moshe_Feiglin

    Dans un entretien au quotidien Haaretz, en 1995, il dĂ©clare : « Hitler était un gĂ©nie militaire inĂ©galĂ©. Le nazisme a fait passer l’Allemagne d’un bas niveau Ă  un niveau physique et idĂ©ologique fantastique. Les jeunes loqueteux ont Ă©tĂ© transformĂ©s en une catĂ©gorie propre et ordonnĂ©e de la sociĂ©tĂ© et l’Allemagne a disposĂ© d’un rĂ©gime exemplaire, d’un systĂšme de justice adĂ©quat et de l’ordre public. Hitler aimait la bonne musique. Il pouvait peindre. Les nazis n’étaient pas une bande de voyous. »

    Feiglin wrote an article in 2009 entitled “I Am A Proud Homophobe”. In 2012, he wrote several posts on his Facebook page detailing his views on gays. “The gay pride parade isn’t about rights. It’s about forcing the values of the minority onto the majority, effectively locking the majority into the proverbial closet. Homosexual “rights” undermine the normative family, the foundation of our nation.”



  • OĂč cette opposition se manifeste-t-elle aujourd’hui sur le terrain ?

    “Dans une organisation qui accroche des photos de soldats tombĂ©s et de victimes de Nova Ă  travers le pays, similaire Ă  ce que nous faisons. La campagne appelle Ă  ne pas renoncer pour eux jusqu’à la victoire, et nous prĂ©sente comme des familles ingrates, contrairement Ă  ce sacrifice des morts et de leurs familles. Ils enlĂšvent nos affiches, et marquent de maniĂšre flagrante l’équation des morts contre les otages, comme s’il fallait choisir”.

    Comme si les morts dans leur mort nous ordonnaient d’aller jusqu’au bout.

    “Et nous, reprĂ©sentants des otages, â€˜Ă©missaires du Hamas, qui imposent la capitulation Ă  l’État’. MĂȘme ceux d’entre nous qui ont veillĂ© Ă  rester Ă©tatiques ont subi un assassinat de caractĂšre, comme si nous vendions l’État. On nous attribue l’expression ‘à tout prix’, bien que nous ne l’ayons jamais dite”.

    L’appel “maintenant”, c’est comme dire à tout prix, non ?

    “Non. Chaque accord a un prix. L’accord que nous pourrons obtenir maintenant est Ă  un prix que le systĂšme de dĂ©fense dit pouvoir supporter. Par le mot maintenant, on veut dire, avant que ce ne soit plus cher et trop tard”.

    Il existe une crainte que la libĂ©ration de prisonniers de sĂ©curitĂ© en Ă©change d’otages puisse poser les bases du prochain 7 octobre.

    “Rotman m’a dit que les otages qui n’ont pas encore Ă©tĂ© enlevĂ©s sont aussi rĂ©els que les otages actuels. Ce n’est pas vrai, et la façon d’empĂȘcher les futurs enlĂšvements est de renforcer la sĂ©curitĂ© Ă  la frontiĂšre. Au lieu de cela, l’État se dĂ©charge de sa responsabilitĂ© et la jette sur les gens qu’il a abandonnĂ©s”.

    Shirael Lalom Nahir de la ChaĂźne 14 a exigĂ© des familles des otages qu’elles financent la protection des familles qui pourraient ĂȘtre blessĂ©es par la libĂ©ration des prisonniers de l’accord de novembre (elle a tweetĂ© puis effacĂ©).

    “Le rĂŽle de l’État est de veiller Ă  la sĂ©curitĂ© des rĂ©sidents. Les familles d’Avera Mengistu et Hisham Sayed ont entendu pendant des annĂ©es l’argument ‘nous ne les ramenons pas, car cela ne vaut pas le risque sĂ©curitaire’. Et voilĂ , on ne les a pas ramenĂ©s et on a aussi enlevĂ© et tuĂ© d’autres personnes. C’est justement leur retour qui augmentera le sentiment de sĂ©curitĂ© des citoyens dans le pays, ils verront qu’il prend soin d’eux”.

    Il y a un public qui est pour vous, mais aprÚs dix mois, il préfÚre simplement oublier ?

    "AprĂšs que les trois otages Yotam Haim, Alon Shamriz et Samer Talalka aient rĂ©ussi Ă  s’échapper et aient Ă©tĂ© abattus par Tsahal en dĂ©cembre, nous pensions que la terre allait brĂ»ler. Cela ne s’est pas produit, car les gens prĂ©fĂ©raient dĂ©jĂ  refouler Ă  ce moment-lĂ . L’attitude du public envers la mort d’otages en captivitĂ© s’est normalisĂ©e, il y a eu une banalisation de la vie humaine et des expĂ©riences humaines, les otages sont devenus des pions de nĂ©gociation que chacun pense s’il convient ou non de sauver, comme s’il s’agissait d’un jeu. Les gens disent ‘Bon, de toute façon ils sont tous morts lĂ -bas’ ou ‘Avec ce qu’ils ont vĂ©cu lĂ -bas, ça ne vaut pas la peine de les sauver’, ce qui est vraiment le comble. Vous avez aussi attendu longtemps et donc ils ont Ă©tĂ© assassinĂ©s ou maltraitĂ©s et maintenant vous vous plaignez que ça ne vaut pas la peine ?

    “Le nombre d’otages n’est pas aussi petit qu’il y paraĂźt. Il y a plus d’otages vivants que d’otages dont nous savons qu’ils ne sont pas en vie. C’est juste que nous ne pouvons pas toujours dire ce que nous savons. Et mĂȘme si les gens ne reviennent pas comme ils Ă©taient avant, ce sont quand mĂȘme des vies qui valent la peine d’ĂȘtre sauvĂ©es”.


  • “Ce public”, dit un homme de la pĂ©riphĂ©rie qui connaĂźt bien la base du Likoud dans sa ville, “s’attend Ă  ce qu’ils ne s’identifient Ă  rien de ce qui est liĂ© Ă  Kaplan”.

    Quel est le rapport ? Nous ne sommes plus dans les manifestations contre le coup d’État judiciaire.

    “C’est incroyable que vous n’ayez toujours pas compris Ă  quel point tout est liĂ© Ă  Kaplan”, soupire-t-il. “Vous ne comprenez vraiment pas quel poids les gens de la base donnent Ă  ce qui se passe lĂ -bas, peu importe que ce soit le pont Begin, le carrefour Kaplan ou la place des Otages. C’est la mĂȘme chose pour eux. Vous ne rĂ©alisez pas quel dĂ©goĂ»t ils ont des blocages de routes et comment les manifestations des familles rendent les gens fous”.

    Pourquoi cela les Ă©nerve-t-il autant ?

    “Ils y voient une tentative d’arrĂȘter la guerre et de faire tomber Bibi. Ils ne sont pas prĂȘts Ă  arrĂȘter la guerre et remplacer Bibi ne leur semble pas nĂ©cessaire pour le moment, et il se trouve que mĂȘme ceux qui Ă©taient en colĂšre contre Bibi aprĂšs le 7 octobre et le considĂ©raient mĂȘme comme responsable, dĂ©cident quand mĂȘme de voter pour lui Ă  cause de Kaplan”.

    Donc du point de vue de Netanyahu, c’est bien pour lui que ces manifestations aient lieu et c’est bien pour lui que les familles soient en colùre contre lui et manifestent dans la zone.

    “Bien sĂ»r. Les gens qui Ă©taient en colĂšre parce qu’il est devenu de gauche, parce qu’il ne promet pas de vengeance comme Ben Gvir, reviennent vers lui juste pour faire le contraire”.

    Alors ils font le contraire aux otages ?

    “L’argument est que ce n’est plus une protestation pour la libĂ©ration des otages, mais une protestation de Kaplan qui a Ă©tĂ© imposĂ©e aux familles, et dans tous les cas ils prĂ©fĂ©reront finir le travail Ă  Gaza plutĂŽt que de ramener les otages. Pas parce qu’ils sont de mauvaises personnes, mais parce que c’est l’ordre de prioritĂ© correct de leur point de vue, qui sert le bien commun”.

    Netanyahu, selon les estimations de conseillers politiques et autres, tente de restaurer sa position politique en dĂ©tournant la discussion du massacre du 7 octobre vers les objectifs de la “victoire totale”.

    “Dans un pays oĂč un Ă©vĂ©nement chasse l’autre, le temps rend la normalisation presque possible”, dit Shinkman, “les otages ne sont plus le premier sujet du journal tĂ©lĂ©visĂ©, ils sont mentionnĂ©s en troisiĂšme ou quatriĂšme position et parfois pas du tout. Et comme les familles insistent pour rappeler leur existence, la bataille porte sur le contexte, oĂč les intĂ©rĂȘts du gouvernement et des familles sont gĂ©nĂ©ralement totalement opposĂ©s”.

    Jackie Levy ajoute : "Toute discussion sur les otages rappelle la partie pogromiste de l’échec du 7 octobre, et quand vous dĂ©cidez de ne pas dĂ©missionner et de ne pas prendre vos responsabilitĂ©s, vous avez besoin que le discours autour de vous ne rappelle pas cette catastrophe, et donc l’expression ‘familles des otages’ fait partie de la campagne. Les otages n’ont pas Ă©tĂ© enlevĂ©s Ă  cet État. Ils ont Ă©tĂ© enlevĂ©s Ă  leurs familles. Ce qu’on appelle ‘taf lek’, parfois les familles ont des problĂšmes, et il faut faire la distinction entre les familles et l’État.

    "Il y a eu ici une privatisation de la terreur et du deuil. Comme nous le disent les gens qui nous diffament le plus, ‘si c’était mon frĂšre, je brĂ»lerais le pays, mais un État doit prendre des dĂ©cisions responsables’.

    Comme si ce n’était pas la responsabilitĂ© de l’État de ramener des citoyens enlevĂ©s de chez eux, et que nous seuls essayions d’introduire du dĂ©couragement dans un monde de dĂ©cisions soi-disant matures et rationnelles".

    La compagne de Levy, Noam Dan, est la cousine de Hadas Calderon dont les enfants ont Ă©tĂ© enlevĂ©s et sont revenus dans un accord, et son ex-compagnon et pĂšre de ses enfants, Ofer Calderon, est toujours otage Ă  Gaza. “Jusqu’à aujourd’hui, nous repoussons les affirmations selon lesquelles elle est une cousine trop Ă©loignĂ©e pour s’en soucier”, dit Levy, “cette poursuite du degrĂ© exact de parentĂ© avec une personne est devenue une obsession chez les opposants Ă  l’accord”.

    Les membres de la famille au premier degrĂ© des otages s’effondrent parfois mentalement, laissant l’action au deuxiĂšme cercle, donc cet argument vise Ă  vous neutraliser.

    “C’est vrai. J’ai suggĂ©rĂ© Ă  ces gens d’aller aux cĂ©rĂ©monies de Yom HaShoah, de passer parmi les gens et de vĂ©rifier leur degrĂ© de parentĂ© avec les victimes, peut-ĂȘtre qu’eux aussi profitent de l’occasion. Personne ne crie son Ăąme pour la libĂ©ration des otages parce que c’est amusant. Ce sont des gens qui n’arrivent pas Ă  respirer depuis des mois. Certains se sentent coupables d’ĂȘtre en vie et que leurs enfants soient en vie, alors que leur cousine grimpe aux murs d’inquiĂ©tude pour son pĂšre restĂ© Ă  Gaza”.

    Qu’est-ce qui vous irrite d’autre dans le discours ?

    "L’expression ‘accord irresponsable’ que Ben Gvir rĂ©pĂšte Ă  propos de tout accord possible, y compris l’accord qui a libĂ©rĂ© la plupart des enfants. Il nous habitue Ă  ce qu’on ne puisse pas dire le mot accord sans y ajouter l’adjectif irresponsable. Comme si ce qui est irresponsable c’est l’accord et pas notre sĂ©curitĂ© personnelle. Malheureusement, cette implantation de conscience est efficace.

    “Aussi toutes ces fuites, des choses qui ont Ă©tĂ© dites et niĂ©es ou dont on a prĂ©tendu ensuite qu’elles avaient Ă©tĂ© sorties de leur contexte, viennent pour minimiser la douleur et dire qu’en gros ce n’est pas un problĂšme de tout IsraĂ«l, mais de la gauche parce que ce sont des mĂ©crĂ©ants qui ont soutenu le dĂ©sengagement. Et puis il y a un problĂšme avec Nova, qui comprenait une coupe transversale de toute la sociĂ©tĂ© israĂ©lienne. Yinon Magal a rĂ©solu cela avec la statue de Bouddha trouvĂ©e Ă  la fĂȘte, comme s’ils y faisaient un culte paĂŻen. Il y a ici des versions trĂšs sophistiquĂ©es et cyniques de diviser pour rĂ©gner”.

    DĂšs le dĂ©part, vous n’étiez pas un bloc uniforme, ce qui facilite l’enfoncement d’un coin entre vous.

    "Étant donnĂ© que des gens sĂ©rieux se sont adressĂ©s aux familles et les ont averties que ‘si vous dites un mot de critique contre la coalition, cela pourrait se retourner contre vous’, je ne peux pas reprocher Ă  ceux qui se forcent Ă  ĂȘtre gentils et Ă  ne faire entendre que des messages d’apaisement et de solidaritĂ©. Je n’ai non plus aucune critique envers ceux qui ont rejoint l’avion du Premier ministre (lors de sa visite aux États-Unis le mois dernier).

    Tout le monde ici est suspendu entre la vie et la mort. Les gens ici n’ont pas dormi une seule nuit correctement depuis trop longtemps. Ils ont abandonnĂ© leurs vies et font de leur mieux, selon leur jugement. Ceux qui ne vont pas bien sont ceux qui ont essayĂ© de mĂ©langer l’esprit des familles religieuses, qui sont dĂ©jĂ  compliquĂ©es avec le fait que leurs enfants Ă©taient Ă  une fĂȘte le samedi, et les ont mises en garde contre l’autorisation. Ça a fait son effet. Hamas, Bibi n’a pas rĂ©ussi Ă  le faire tomber, le quartier gĂ©nĂ©ral des familles, il a rĂ©ussi et rĂ©ussi".

    Maintenant les gens se permettent encore plus envers les familles.

    "De plus en plus de commentateurs de droite se permettent de traiter les familles des otages comme des personnes dangereuses et incitantes. Ils ont affirmĂ© que lorsque nous disons ‘Netanyahu a abandonnĂ© les otages’, c’est une incitation qui relĂšve de la police et non de la protestation publique. Ils Ă©crivent aussi que la police est trop douce avec nous. Douce ? Ma femme est rentrĂ©e Ă  la maison couverte de bleus, plus d’une fois.

    Noam et moi avons Ă©galement dĂ©posĂ© une plainte en diffamation contre une personne qui a Ă©crit sur nous sur Facebook ‘J’espĂšre que des actions beaucoup plus dĂ©cisives seront prises contre les collaborateurs du Hamas Ă  part entiĂšre comme Jackie et sa compagne. Des ordures gauchistes abominables’. Pourquoi ? Qu’avons-nous fait ? À part rappeler une honte que certains veulent oublier".

    “Nous au quartier gĂ©nĂ©ral ne sommes pas intĂ©ressĂ©s par le changement de gouvernement”

    Le mĂ©lange avec Kaplan qui revient encore et encore vient du fait qu’une partie plus militante parmi les familles parle le samedi soir depuis le pont Ayalon, Ă  deux minutes du carrefour Kaplan oĂč se tient la manifestation hebdomadaire pour renverser le gouvernement. Le quartier gĂ©nĂ©ral des familles reste sur la place des Otages qui se trouve prĂšs du musĂ©e de Tel Aviv, Ă  environ dix minutes Ă  pied de ces deux points focaux. Pour qui ne connaĂźt pas, tout a l’air pareil. Et mĂȘme ceux qui connaissent glissent facilement entre les trois endroits.

    Udi Goren, le cousin de Tal Haimi, qui a Ă©tĂ© assassinĂ© le 7 octobre et dont le corps est dĂ©tenu Ă  Gaza, dit Ă  Shomrim : “Nous essayons de maintenir une sĂ©paration entre les points focaux, car les orateurs et les messages sont diffĂ©rents. Nous au quartier gĂ©nĂ©ral ne sommes pas intĂ©ressĂ©s par le changement de gouvernement, c’est le gouvernement actuel et c’est avec lui que nous travaillons. Nous n’avons pas le temps de nous occuper d’autre chose”.

    Peut-ĂȘtre aurait-il Ă©tĂ© juste de changer de jour ou d’éloigner l’emplacement ?

    “Ce n’est pas simple, car l’emplacement est devenu iconique. Je suis d’accord qu’il y a un chevauchement entre les publics, et il sera difficile de faire sortir les gens de chez eux deux fois par semaine, surtout ceux qui ne vivent pas Ă  proximitĂ©â€.

    Gil Dickmann, le cousin de l’otage Carmel Gat, estime que cela n’aurait probablement rien changĂ©. “DĂšs que nous avons commencĂ© Ă  faire pression pour obtenir un accord, les spins ont commencĂ© Ă  nous prĂ©senter comme des ‘familles Kaplan’, dans le but de saper notre lĂ©gitimitĂ© et de nous prĂ©senter comme ceux qui empĂȘchent Tsahal de gagner. Comme si le bien des otages allait Ă  l’encontre du bien de l’État, et ne le complĂ©tait pas”.


  • Voici quelques-unes des choses que les familles des otages entendent chaque jour dans la rue et de la part des politiciens : “C’est bien qu’ils aient tuĂ© vos enfants”, “J’espĂšre que vous et votre fille mourrez Ă  Gaza”, “Vous dĂ©truisez le pays”. Shomrim examine dix mois d’israĂ©lisme toxique, son impact sur un accord et qui cela sert politiquement. Un rapport spĂ©cial en ces jours cruciaux pour la vie des otages.

    La stigmatisation des familles des otages comme ennemies du peuple n’est pas nouvelle. DĂšs novembre, Shomrim avait largement couvert les premiĂšres gouttes qui sont depuis devenues une attaque gĂ©nĂ©ralisĂ©e.

    En effet, lorsqu’on leur demande quand les insultes et les crachats Ă  leur encontre ont commencĂ©, les familles remontent aux premiers jours aprĂšs le massacre du 7 octobre, lorsque Avichai Brodetz de Kfar Aza a installĂ© une chaise devant le Kirya (quartier gĂ©nĂ©ral de l’armĂ©e) et a entraĂźnĂ© d’autres familles d’otages avec lui. Avec eux sont arrivĂ©s les cris de mĂ©pris, les bousculades et les insultes.

    Eli Albag, le pĂšre de Liri l’observatrice qui a Ă©tĂ© enlevĂ©e, a Ă©tĂ© attaquĂ© par un homme Ă  scooter qui lui a dit : “Vous ĂȘtes des traĂźtres de gauche, un danger pour IsraĂ«l. J’espĂšre que vous et votre fille mourrez Ă  Gaza”. À l’époque, l’agresseur avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© et le public choquĂ©, aujourd’hui de tels incidents sont monnaie courante sur les rĂ©seaux sociaux et dans la rue.

    Il y a seulement trois mois, Gadi Kedem, dont la fille, le gendre et leurs trois enfants ont Ă©tĂ© assassinĂ©s le 7 octobre, a Ă©tĂ© transportĂ© Ă  l’hĂŽpital aprĂšs avoir Ă©tĂ© attaquĂ© par deux militants de droite qui ont criĂ© Ă  sa femme Rauma : “TraĂźtres, c’est bien qu’ils aient tuĂ© vos enfants. Gauchiste, traĂźtresse, pute”. Le mĂȘme soir, selon des informations, Avi Marciano, le pĂšre de Noa, une observatrice assassinĂ©e en captivitĂ©, aurait Ă©galement Ă©tĂ© attaquĂ©.

    Ce sont des cas extrĂȘmes, mais comme le souligne tristement le journaliste Jackie Levy, dont la femme Noam Dan est une parente de la famille Dan-Calderon de Nir Oz : “Vous ne trouverez pas un membre de la famille d’un otage qui s’est tenu dans la rue avec une photo de son proche et qui n’a pas reçu des insultes qui lui ont ĂŽtĂ© l’envie de vivre. On nous a dit que nous ne voulions pas vraiment que les otages soient libĂ©rĂ©s, et que nous utilisions cette terrible tragĂ©die pour rĂ©aliser des dĂ©sirs politiques”.

    Les injures ont également atteint les otages libérés.

    Adina Moshe a racontĂ© en pleurant comment “nous nous tenions au carrefour, juste les otages qui Ă©taient rentrĂ©s, et un conducteur nous a fait un doigt d’honneur en disant ‘Salopes, dommage qu’on vous ait libĂ©rĂ©es’”. Yagil Yaakov, 13 ans, a racontĂ© cette semaine sur Instagram les rĂ©actions qu’il a reçues sur les rĂ©seaux sociaux comme “Pourquoi es-tu revenu” et “J’espĂšre que tu as Ă©tĂ© tuĂ© Ă  Gaza avec tous les autres enfants”.

    Au-delĂ  de la cruautĂ© et de l’insensibilitĂ© criminelle envers les victimes de cette terrible catastrophe, ceux qui s’opposent aux familles qui demandent le retour de leurs proches voient apparemment en elles un obstacle Ă  la “victoire totale” - ce slogan creux que mĂȘme le ministre de la DĂ©fense Gallant a qualifiĂ© de “balivernes”. L’examen des dĂ©clarations faites Ă  l’encontre des familles des otages au fil du temps rĂ©vĂšle une observation intĂ©ressante.

    Au fur et Ă  mesure que les mois passaient, les attaques ont cessĂ© d’ĂȘtre uniquement des phĂ©nomĂšnes marginaux somnambules de l’extrĂȘme droite. MĂȘme des membres de la coalition, qui n’avaient pas fait preuve de beaucoup de sensibilitĂ© envers les familles des otages auparavant, ont commencĂ© Ă  s’en prendre Ă  elles, ou comme le dit la conseillĂšre en communication Tami Shinkman qui accompagne certaines des familles, “ils ont commencĂ© Ă  manifester une indiffĂ©rence gouvernementale envers des valeurs comme la solidaritĂ© et la responsabilitĂ© mutuelle”.

    Que s’est-il passĂ© pour que ces membres de la coalition changent d’attitude et manifestent de l’aliĂ©nation envers des familles brisĂ©es qui dĂ©pendent de leurs dĂ©cisions ? Pourquoi Netanyahu s’est-il permis de dire en juillet lors d’une rĂ©union du cabinet que “les otages souffrent, mais ils ne meurent pas”, sachant que non seulement ce n’était pas vrai factuellement, mais aussi qu’une dĂ©claration aussi provocatrice pouvait fuiter ? Et pourquoi sa femme s’est-elle permise, selon un rapport de N12, de dire Ă  une dĂ©putĂ©e de l’opposition “Tu as vu combien d’otages nous avons libĂ©rĂ©s et ils ne nous ont mĂȘme pas dit merci ?” (Netanyahu a niĂ© avoir dit cela).

    L’étalage des cas suggĂšre qu’il ne s’agit pas d’une coĂŻncidence.

    Le groupe parlementaire du Likoud, Ă  ce jour, interdit aux familles des otages de prĂ©senter leur cas devant lui, comme le permettent d’autres groupes Ă  la Knesset. La dĂ©putĂ©e Tali Gottlieb (Likoud) a lancĂ© Ă  Einav Tzangauker, la mĂšre de Matan qui a Ă©tĂ© enlevĂ© Ă  Gaza, que “votre protestation dĂ©truit le pays”, le garde du corps du ministre Amichai Chikli (Likoud) a arrachĂ© des rubans jaunes qui avaient Ă©tĂ© accrochĂ©s prĂšs de sa maison. Et le prĂ©sident de la Knesset Amir Ohana (Likoud) a interdit Ă  Danny Elgart, dont le frĂšre Itzik est otage, d’entrer Ă  la Knesset “par crainte de troubles Ă  l’ordre public”. Cela aprĂšs qu’Elgart ait fait irruption la veille dans la commission des lois contre un membre de la famille d’un autre otage, qui avait dĂ©clarĂ© que “l’accord est irresponsable et ne doit pas passer”. Elgart a dit au prĂ©sident de la commission, le dĂ©putĂ© Simcha Rotman : “Vous avez amenĂ© du renfort de la maison”, et celui-ci a rĂ©pondu : “Chez nous, on n’interrompt pas les familles des otages”, et a demandĂ© Ă  faire sortir Elgart, qui s’est barricadĂ© dans la piĂšce et a Ă©tĂ© expulsĂ© de force par les huissiers.

    Lors d’une autre discussion, Rotman a fait sortir Ayala Metzger (la belle-fille de Yoram qui a Ă©tĂ© tuĂ© en captivitĂ©), qui Ă©tait en colĂšre contre la mainmise du reprĂ©sentant du Forum Tikva, Zvika Mor dont le fils Eitan est otage, sur le temps allouĂ© aux familles du quartier gĂ©nĂ©ral. Mor a consacrĂ© le temps Ă  expliquer pourquoi selon le livre des Nombres il est interdit d’accepter un accord sur les otages.

    Ce mĂȘme Rotman, d’ailleurs, a expliquĂ© dans une interview Ă  Kan qu’il n’avait pas vu les photos des observatrices en captivitĂ© du Hamas Ă  Gaza, car “il n’avait pas le temps” et qu’il en avait assez vu au camp Shura. Le prĂ©sident de son parti, le ministre Bezalel Smotrich, a refusĂ© de regarder la vidĂ©o des observatrices et a dit Ă  ses collĂšgues, selon un rapport de YNET, “Vous ne voulez vraiment pas bien dormir la nuit ?”. Une dĂ©claration qui est en forte concurrence avec la colĂšre suscitĂ©e par ses propos en commission des finances lorsqu’il a expliquĂ© aux familles qu’il ne pourrait pas soutenir un accord, car c’est comme “si Sinwar demandait que nous lui livrions vingt habitants de la zone frontaliĂšre pour chaque otage vivant afin qu’il puisse les tuer
 Nous ne nous suiciderons pas collectivement”.

    Ce n’est pas seulement chez Rotman que cela se produit. Si au dĂ©but de leur parcours Ă  la Knesset, les familles des otages, y compris les plus Ă©motionnelles, Ă©taient traitĂ©es avec respect lorsqu’elles venaient rappeler leur douleur au dĂ©but des discussions des commissions, ces jours sont rĂ©volus.

    Le prĂ©sident de la commission des requĂȘtes publiques, Yitzhak Pindrus (JudaĂŻsme unifiĂ© de la Torah), a dit Ă  Esther Buchshtab, la mĂšre de Yagev (alors qu’on ne savait pas encore qu’il Ă©tait mort en captivitĂ©) “Allez, il y a ici des familles endeuillĂ©es (contrairement Ă  elle Ă  l’époque), vous voulez faire de la politique, renverser Bibi ? Ce n’est pas la chaĂźne 2 ici”.

    Le dĂ©putĂ© Nissim Vaturi (Likoud) a poussĂ© des membres de familles qui l’ont approchĂ© dans les couloirs de la Knesset au sujet de son opposition Ă  l’accord, tandis que son assistante essayait d’arracher le tĂ©lĂ©phone portable d’un membre de la famille qui filmait le dialogue. Et mĂȘme Tzachi Hanegbi, membre du Likoud et nommĂ© par Netanyahu Ă  son poste de prĂ©sident du Conseil de sĂ©curitĂ© nationale, s’est permis de se moquer des filles de familles d’otages. “Bon, alors allez-y, insultez-moi”, a-t-il dit Ă  l’une d’entre elles fin mai. Et aprĂšs qu’elle soit sortie de la piĂšce en pleurant, il a dit Ă  une autre participante qui s’est levĂ©e en colĂšre : “Vous allez aussi faire un drame et claquer la porte derriĂšre vous ?”.

    L’étalement de ces cas suggĂšre qu’il ne s’agit pas d’une coĂŻncidence. Le groupe parlementaire du Likoud, Ă  ce jour, interdit aux familles des otages de prĂ©senter leur cas devant lui, comme le permettent d’autres groupes Ă  la Knesset. Une grande partie des personnes mentionnĂ©es ici n’ont jamais Ă©tĂ© Ă©tatiques, mais cette collection de cas montre qu’elles se permettent davantage. Ont-elles compris que ces affrontements leur profitent face Ă  un Ă©lectorat de base que la guerre pousse de plus en plus Ă  droite ? Le porte-parole du Likoud Levy a dit dans cette conversation enregistrĂ©e que “il est sous-entendu que les familles des otages sont contre lui, et alors il y a une rĂ©action de son public”.

    De ces paroles, on peut aussi comprendre que les attaques contre les familles des otages ont un but politique - créer une identification avec Netanyahu.

    Ce n’est pas pour rien que plusieurs membres des familles ont dit Ă  Shomrim qu’“il y a d’autres ministres qui ont exprimĂ© leur volontĂ© de soutenir un accord, mais ils ne le dĂ©clarent pas, car ils ne veulent pas s’attirer des ennuis politiques avec leur public, jusqu’au moment oĂč ils seront vraiment obligĂ©s”.





  • Petite remarque sur la photo du /c :

    Ce sont effectivement des juifs antisionistes, mais d’une communautĂ© haredim minoritaire, et selon moi, qui pose problĂšme.

    C’est un groupe juif ultra-orthodoxe appelĂ© Neturei Karta, qui s’est fait connaĂźtre surtout par son rapprochement avec des figures de l’antisĂ©mitisme islamique, du nĂ©gationnisme français (Soral Faurisson, Kemi Seba). Ils ont Ă©tĂ© invitĂ© Ă  une confĂ©rence sur la Shoah en Iran par Ahmadinejad, en prĂ©sence d’un ancien membre du KKK.

    Dans la sphĂšre confusionniste francophone c’est souvent un groupe mis en avant comme figure de l’antisionisme. Aujourd’hui, la plupart des groupes ultra-orthodoxes sont sionistes, en tĂ©moigne leur reprĂ©sentation dans la coalition gouvernementale d’extrĂȘme-droite religieuse de Netanyahu, Ă  travers leurs diffĂ©rents partis : JudaĂŻsme UnifiĂ© de la Torah, Noam, Shas, Parti Sioniste Religieux.

    Il y a plus de juifs antisionistes (IsraĂ«liens ou non), luttant pour la cause palestinienne qui ne sont pas issus de ces branches religieuses rigoristes (c’est quand mĂȘme des groupes qui prĂŽnent un sĂ©paratisme social, sexiste, raciste, homophobe et ultra conservateur) et qui sont malheureusement invisibilisĂ©s.

    Bref, c’est en contradiction avec une ligne de gauche, progressiste et pro-palestinienne (les Neturei Karta et autres groupes antisionistes du genre pensent que le royaume d’IsraĂ«l ne peut ĂȘtre reconnu avant l’arrivĂ©e du messie).

    En France il y a certes peu de voix antisionistes (comparé aux usa par exemple), mais il y a des collectifs comme Tsedek, Kessem, UJFP.


  • MĂȘme pas forcĂ©ment la DGSI. Les fiches S (qui font partie du FPR, il y a 21 catĂ©gories, pas que la S, qui a elle-mĂȘme plusieurs sous-catĂ©gories) sont alimentĂ©es par des notes blanches du RT (renseignement territorial), la DRPP, la SDAT et d’autres services comme la BIVP


    C’est interconnectĂ© avec d’autres fichiers comme le TAJ, PASP, etc

    ###Identification civile et policiĂšre

    TES, Titres Ă©lectroniques sĂ©curisĂ©s (biomĂ©triques) : fichiers des cartes d’identitĂ© et des passeports ; SNPC : fichier des permis de conduire FAED, le fichier de signalĂ©tique (empreintes digitales et photographies du visage) et FNAEG, celui des prĂ©lĂšvements biologiques. ReliĂ©s au TAJ. Partage possible au sein des pays de l’UE Fichiers de transports aĂ©riens comme APIS-PNR

    ###Activités et procédures policiÚres

    TAJ, traitement des antĂ©cĂ©dents judiciaires, (commun police et gendarmerie), gardĂ©s Ă  vue, victimes et tĂ©moins ; reliĂ© aux FAED et FNAEG, comme au FPR FPR, personnes recherchĂ©es : outil de police judiciaire et administrative. Recherches selon des catĂ©gories dĂ©crites par une lettre (M, mineurs en fugue, V, Ă©vadĂ©s de prison, CJ, contrĂŽles judiciaires, I, interdits de territoire, S, sĂ»retĂ© de l’État, etc.) ; la fiche S comprend plusieurs sous-sections (mouvances du radicalisme politique ou religieux) ; reliĂ© aux bases du renseignement (PASP, GIPASP, ACCRED, GEPRED
) et au fichier supranational SystĂšme Schengen (SIS-II) ; Fichiers de procĂ©dures: MCI (main courante informatisĂ©e), iGAV (gestion gardes Ă  vue), logiciels de rĂ©daction des procĂ©dures LRPGN pour la GN, SCRIBE pour la PN ; Autres outils d’identification : GASPARD-NG (signalements et photographies anthropomĂ©triques) ; LUPIN (uniformisation des procĂ©dures d’identification), utilisĂ© par la police scientifique ;

    ###Police politique, renseignement

    Renseignement intĂ©rieur : PASP/EASPGIPASP (police nationale) ; GEPRED (services du renseignement territorial, ex-RG) ; CRISTINA et autres fichiers secrets de la DGSI ; ces services alimentent la section S du FPR Fichiers secrets du renseignement extĂ©rieur et militaire (DGSE, DRM, DRSD, et DNRED pour les douanes) ACCReD : Automatisation de la consultation centralisĂ©e de renseignements et de donnĂ©es : dresse les profils de personnes habilitĂ©es Ă  exercer en “milieu sensible”, croisement de 9 fichiers de police ou de renseignement (FPR, TAJ, EASP/PASP, GIPASP, FSPRT, CRISTINA
) RepĂ©rage de la « radicalisation » : FSPRT (signalements pour la prĂ©vention de la radicalisation terroriste) ; GESTEREXT (gestion du terrorisme et des extrĂ©mismes violents, gĂ©rĂ© par la PP de Paris) ; CAR (fichier du renseignement pĂ©nitentiaire) ; ASTREE (suivi des jeunes mineurs en voie de radicalisation, gĂ©rĂ© par la PJJ); FIMPAT (mesures de police administrative / prĂ©vention des actes terroristes)

    ###Nouveaux venus dans la nébuleuse

    Gendnotes : application mobile de la gendarmerie pour automatiser les contrĂŽles d’identitĂ© en croisant les fichiers FPR, ADGREF, TAJ, SNPC (permis de conduire) ; DataJust : expĂ©rience d’automatisation (par algorithme) de procĂ©dures d’indemnisation des prĂ©judices corporels ; F2CO : fichier central de la criminalitĂ© organisĂ©e, remplacĂ© celui des brigades spĂ©cialisĂ©es (FBS) de la police nationale ; ADOC : fichier des contraventions (code de la route), dĂ©tournĂ© pour ficher les contrevenants au confinement Covid comme aux usagers de stups mis Ă  l’amende ; SI-VIC : systĂšme d’information des victimes, utilisĂ© en cas de situation exceptionnelle, dĂ©tournĂ© dans les hĂŽpitaux comme instrument de dĂ©lation des manifestant·es blessé·es ; AEM : fichier biomĂ©trique du dispositif “Appui Ă  l’évaluation de la minoritĂ©â€, qui fragilise encore plus la prise en charge des jeunes migrant-e-s.

    DĂ©but dĂ©cembre 2020, en plein dĂ©bat sur la loi « sĂ©curitĂ© globale », des dĂ©crets ont Ă©tĂ© publiĂ©s pour modifier trois des principaux fichiers du renseignement politique, ceux tirĂ©s des entrailles des Renseignements gĂ©nĂ©raux : PASP (PrĂ©vention des atteintes Ă  la sĂ©curitĂ© publique), GIPASP (son Ă©quivalent pour la gendarmerie), ainsi qu’un fichier destinĂ© aux enquĂȘtes administratives (EASP).

    Le type d’informations pouvant ĂȘtre collectĂ©es a Ă©tĂ© Ă©largi Ă  des notions plus floues (« opinions politiques, philosophiques, religieuses ou syndicales », au lieu de simples « activitĂ©s » dĂ©clarĂ©es), il sera possible d’y inclure des donnĂ©es de santĂ© censĂ©es « rĂ©vĂ©ler une dangerositĂ© particuliĂšre » (sur constats policiers et non mĂ©dicaux), alors que l’idĂ©e est aussi de rĂ©pertorier sur des personnes des « habitudes de vie » en scannant leurs activitĂ©s en ligne sur les rĂ©seaux sociaux. DĂ©sormais, n’importe quel groupe ou mouvance susceptible de crĂ©er des troubles Ă  la tranquillitĂ© publique peut avoir sa petite fiche. Et n’importe qui « entretenant ou ayant entretenu des relations directes et non fortuites » avec de tels groupes peut aussi se retrouver agrafĂ© au tableau de chasse.

    À cette occasion, beaucoup ont dĂ©couvert que la police — quel scandale ! — pouvait dĂ©tenir de telles informations sur des gens seulement « suspectĂ©es », sans avoir Ă  Ă©numĂ©rer d’élĂ©ments matĂ©riels Ă©tablis, encore moins de faits jugĂ©s ou condamnĂ©s. Et oui, ça s’appelle du renseignement ! La rĂ©forme de 2020 n’est rien d’autre qu’un retour aux sources du fichier EDVIGE d’origine, crĂ©Ă© sous Sarkozy en 2008 quand il a dĂ©cidĂ© de dissoudre les RG et de rebaptiser la DST (devenue DGSI). Entre-temps, le fantĂŽme des RG a refait surface : en 2014, la direction de la police nationale a dĂ©cidĂ© de crĂ©er le Service Central du Renseignement Territorial, qui regroupe donc les diffĂ©rentes directions dĂ©partementales des ex-RG. Et comme chaque service se doit d’avoir son fichier perso, dans la foulĂ©e a Ă©tĂ© crĂ©Ă© GEDRET, pour « Gestion Ă©lectronique des documents du renseignement territorial », qui mouline les infos glanĂ©es par chaque bureau local pour les mettre Ă  disposition des hauts gradĂ©s de cette basse police administrative.

    Nul doute que GEDRET communique avec les autres canalisations de la police politique, PASP et GIPASP, comme avec la DGSI, chargĂ© des anciennes attributions de la DST, qui gĂšre jalousement son fichier CRISTINA (non dĂ©clarĂ©, comme une douzaine d’autres). De nouvelles interconnexions s’établissent tout naturellement entre toutes ces cuisines de la tambouille policiĂšre selon le climat politico-sĂ©curitaire. D’autant que les rejetons d’EDVIGE, rectifiĂ©s en dĂ©cembre 2020, n’ont plus seulement comme mission de surveiller les « atteintes Ă  la sĂ©curitĂ© publique » mais aussi ce qui touche Ă  la notion plus martiale de « sĂ»retĂ© de l’État », prĂ©rogative pourtant dĂ©jĂ  assurĂ©e par la DGSI. Ces cuisines ont en tous cas les mĂȘmes Ă©gouts.

    En rĂ©alitĂ©, les ingrĂ©dients sont les mĂȘmes, Ă  savoir des donnĂ©es rĂ©coltĂ©es Ă  la façon des fameuses « notes blanches » (que l’on retrouve aussi de maniĂšre synthĂ©tique dans les fiches S du FPR), des documents non datĂ©s ni signĂ©s censĂ©s dĂ©crire le comportement dĂ©viant ou subversif d’une personne ou d’un groupe, ramassis de lieux communs et/ou de fantasmes policiers colportĂ©s par une armĂ©e de barbouzes et leurs indics. Mis Ă  part la dimension technique, rien n’a finalement changĂ© depuis les « cabinets noirs » des derniers rois de France, il y avait le mĂȘme genre d’inepties dans les registres secrets tenus par FouchĂ© — perfide ministre de la police qui a sĂ©vi sous la rĂ©publique et sous l’Empire —, comme dans ceux de tous les premiers flics de France qui lui ont succĂ©dĂ©.

    https://desarmons.net/2021/05/04/ficher-pour-mieux-regner/




  • Muhammed, qui Ă©tait ‘comme un enfant d’un an’, a Ă©tĂ© sĂ©parĂ© de sa famille aprĂšs qu’un chien israĂ©lien l’a mutilĂ©. Son corps en dĂ©composition a Ă©tĂ© retrouvĂ© une semaine plus tard

    12 juillet 2024 par Maha Hussaini

    Note de l’éditeur : Cet article contient des dĂ©tails et des images qui peuvent dĂ©ranger certains lecteurs.

    Des cris dĂ©sespĂ©rĂ©s alors qu’il luttait pour se libĂ©rer d’un chien de combat lĂąchĂ© par des soldats israĂ©liens.

    C’est la derniùre image que Nabila Ahmed Bhar garde de son fils Muhammed, 24 ans, atteint de trisomie 21.

    La famille palestinienne se cachait dans leur maison du quartier de Shujaiya, Ă  l’est de Gaza City, lorsque les troupes israĂ©liennes l’ont envahie, a racontĂ© Bhar Ă  Middle East Eye.

    Les chiens ont été envoyés en premier et ont attaqué Muhammed, commençant à le mutiler.

    Les soldats ont ensuite expulsĂ© tout le monde de la maison, Ă  l’exception de Muhammed, qui a Ă©tĂ© emmenĂ© dans une piĂšce sĂ©parĂ©e.

    Incapable de le voir, Bhar ne pouvait deviner son sort que par les cris alors qu’elle Ă©tait forcĂ©e de quitter la zone sous la menace d’une arme.

    “Je ne peux pas supporter de penser Ă  ce qu’ils lui ont fait, ou comment ils l’ont laissĂ© mourir ainsi”

    • Nabila Ahmed Bhar, mĂšre de Muhammed

    Sept jours d’attente agonisante se sont Ă©coulĂ©s avant que les troupes israĂ©liennes se retirent enfin de Shujaiya.

    La famille s’est prĂ©cipitĂ©e vers l’appartement mercredi. Ils ont trouvĂ© le corps en dĂ©composition de Muhammed avec des vers mangeant son visage.

    “Je ne peux pas arrĂȘter de penser Ă  ses cris et Ă  l’image de lui essayant de se libĂ©rer,” a dit Bhar.

    La trisomie 21 de Muhammed Ă©tait sĂ©vĂšre, a-t-elle expliquĂ©. Son dĂ©veloppement mental â€œĂ©tait au niveau d’un bĂ©bĂ©â€ selon elle.

    "Muhammed Ă©tait trĂšs innocent. Il ne pouvait rien comprendre
 Il ne comprenait rien.
    Il Ă©tait comme un enfant d’un an. Je devais le nourrir et changer sa couche.
    “Je ne peux pas supporter de penser Ă  ce qu’ils lui ont fait, ou comment ils l’ont laissĂ© mourir ainsi.”

    ‘Il n’y a pas de Muhammed’

    Les troupes israéliennes ont envahi Shujaiya sous couvert de frappes aériennes lourdes le 27 juin.

    Pendant deux semaines, ils ont continuellement bombardé la zone densément peuplée, envahi des maisons et expulsé des dizaines de milliers de personnes.

    De nombreuses familles étaient piégées dans leurs maisons, comme celle de Bhar.

    La femme de 71 ans a racontĂ© Ă  MEE que la famille a Ă©tĂ© assiĂ©gĂ©e pendant une semaine avant que les troupes israĂ©liennes ne l’envahissent.

    Il y avait 16 personnes Ă  l’intĂ©rieur, y compris les deux fils de Bhar, leurs Ă©pouses et enfants.

    Les enfants se cachaient dans la baignoire pour se protéger des tirs israéliens intenses.

    Mais Muhammed, qui était lourd et refusait souvent de bouger, a été gardé dans le coin le plus sûr du salon que la famille pouvait trouver.

    “Avant ce rĂ©cent dĂ©placement, nous avions Ă©tĂ© dĂ©placĂ©s au moins cinq autres fois, et il ne comprenait pas oĂč nous allions,” a-t-elle expliquĂ©.
    “Parce qu’il Ă©tait obĂšse, il se fatiguait et s’asseyait tous les quelques pas.”

    Lorsque les troupes israĂ©liennes sont arrivĂ©es, elles ont d’abord lĂąchĂ© leur chien, qui a immĂ©diatement sautĂ© sur Muhammed.

    “Le chien a mordu sa poitrine, puis a commencĂ© Ă  mordre et mutiler son bras. Muhammed criait et essayait de se libĂ©rer alors que le sang coulait,” se souvient Bhar.
    "Muhammed ne pouvait pas parler ni dire un mot, mais sous l’effet de la terreur, il criait aux chiens, disant parfois ‘wala, wala’ [hĂ© toi], et parfois ‘Khalas ya habibi’ [assez, mon cher].
    “Je ne sais pas comment il a prononcĂ© ces mots ; nous ne l’avions jamais entendu parler auparavant.”

    Quand les soldats sont entrĂ©s, Bhar a suppliĂ© de retirer le chien de son fils en essayant d’expliquer qu’il Ă©tait handicapĂ©.

    “Je pouvais entendre Muhammed gĂ©mir de douleur”

    • Nabila Ahmed Bhar, mĂšre de Muhammed

    Ils ont finalement obéi, mais ont emmené Muhammed dans une piÚce séparée de tout le monde.

    “J’ai dit au soldat ‘Laissez Muhammed venir ici’ mais il m’a rĂ©pondu ‘Non, nous allons le soigner’,” a dit Bhar.

    Quand elle l’a entendu crier pour de l’eau des heures plus tard, elle a demandĂ© au soldat de lui en apporter.

    Mais le soldat a rĂ©pondu qu’il y avait une “eau spĂ©cifique pour lui”.

    “Je pouvais entendre Muhammed gĂ©mir de douleur. De temps en temps, ils ouvraient la porte, le regardaient, et disaient ‘Oskot’ [reste silencieux en arabe], puis la refermaient,” a dit Bhar.
    “Les soldats se faisaient alors des gestes entre eux. Un mĂ©decin qui Ă©tait avec eux est entrĂ© dans la piĂšce, et Muhammed est soudainement devenu silencieux.”

    Bhar suggĂšre que le mĂ©decin lui a injectĂ© un sĂ©datif, mais elle ne pouvait ni le voir ni l’entendre aprĂšs cela.

    “J’ai demandĂ© au soldat, ‘OĂč est Muhammed ?’ Il m’a rĂ©pondu, ‘Muhammed est parti.’ J’ai demandĂ© encore, ‘Parti oĂč ?’ Il a rĂ©pondu, 'Il est parti. Il n’y a pas de Muhammed,” a-t-elle racontĂ© Ă  MEE.

    La famille a ensuite Ă©tĂ© forcĂ©e de quitter la maison et de se diriger vers l’ouest de Gaza City, laissant Muhammed derriĂšre.

    ###Corps en décomposition

    La famille a contactĂ© la Croix-Rouge quotidiennement pendant les sept jours suivants, suppliant pour la libĂ©ration ou le traitement mĂ©dical de Muhammed. La Croix-Rouge leur a dit que l’armĂ©e israĂ©lienne ne coopĂ©rait pas.

    Jebril, le frÚre aßné de Muhammed, a été le premier à retourner à la maison aprÚs le retrait des troupes israéliennes plus tÎt cette semaine.

    Quand il est entrĂ© dans la piĂšce oĂč Muhammed Ă©tait retenu, il l’a vue couverte de sang et de fluides s’échappant de son corps alors qu’il commençait Ă  se dĂ©composer.

    “Il Ă©tait allongĂ© sur le ventre, son corps avait pourri et des vers avaient commencĂ© Ă  manger son visage,” a racontĂ© Jebril, 43 ans, Ă  MEE.

    Un garrot avait Ă©tĂ© mis sur son bras gauche blessĂ©, probablement pour arrĂȘter le saignement, a-t-il ajoutĂ©.

    “D’aprĂšs l’état de son corps, il Ă©tait Ă©vident qu’il Ă©tait mort plusieurs jours auparavant.”

    MEE a obtenu des images du corps mais n’a pas pu les publier en raison de leur nature extrĂȘmement graphique.

    Depuis le dĂ©but de son invasion terrestre de Gaza, l’armĂ©e israĂ©lienne utilise systĂ©matiquement des chiens de combat pour fouiller les bĂątiments, y compris les hĂŽpitaux.

    Dans de nombreux cas, les chiens ont été autorisés à attaquer et mutiler des civils.

    Le mois dernier, Al Jazeera a publiĂ© des images fuitĂ©es d’une camĂ©ra attachĂ©e Ă  un chien militaire israĂ©lien, montrant celui-ci mordre et traĂźner une femme palestinienne ĂągĂ©e dans sa maison.

    Avec les hĂŽpitaux de Gaza ne fonctionnant pas et les routes dĂ©vastĂ©es par les bombardements israĂ©liens, Jebril a dit qu’il ne pouvait pas appeler une ambulance ni transporter le corps de Muhammed Ă  un cimetiĂšre.

    Il n’était mĂȘme pas possible d’enregistrer sa mort, a-t-il dit Ă  MEE.

    “J’ai dĂ» l’enterrer prĂšs de la maison,” a-t-il dit.
    "Il y a environ un mùtre d’espace entre notre maison et celle de mon oncle.
    “C’est lĂ  que j’ai enterrĂ© Muhammed.”