D’oĂč vient la LSF ? Comment on l’a crĂ©Ă©e ? Je ne suis pas historien, ni linguiste, nĂ©anmoins j’ai tentĂ© de rassembler des articles et de liens qui en parleront mieux que moi-mĂȘme. Bonne visionnage :D

La langue des signes française [LSF) a une histoire qui est rĂ©cente. Et elle commence avec l’AbbĂ© de l’épĂ©e, en France, Dans les annĂ©es 1770, par lĂ . DĂšs lors vous allez comprendre qu’une partie de la LSF, rĂ©flĂšte les usages de l’époque. Par exemple :

  • Le signe pour la couleur “blanche” dĂ©signe en fait le linge du cou qui Ă©tait souvent de couleur blanche, peut-etre pas la colerette qui prend fin dans les annĂ©es 1630 en France, mais le col, la chemise, la cravate qu’on portait. IngĂ©nieux, non ?

Si l’histoire de chaque signes vous intĂ©resse, vous pouvez acheter le dictionnaire Ă©tymologique et historique de la langue des signes française par Yves Delaporte. C’est un ethnologue, directeur de recherche au CNRS, qui a fait un travail formidable de recoupement historique.

Dans cette courte vidĂ©o, vous avez un tĂ©moignage d’Yves Delaporte oĂč il nous explique comment il est remontĂ© aux origines de chaque signes, 1200 en tout, et leur Ă©volution : https://www.dailymotion.com/video/x9v5if

Je vous ais mis en lien une vidĂ©o qui raconte l’histoire de l’AbbĂ© de l’épĂ©e. J’aimerai Ă©claicir plusieurs points :

  • Ce sont les Sourds qui ont crĂ©Ă© la LSF
  • L’abbĂ© de l’épĂ©e n’a pas crĂ©Ă© la LSF mais a participĂ© Ă  son dĂ©veloppement en fĂ©dĂ©rant les Sourds dans des Ă©coles publiques et en la diffusant en France, en europe puis dans le monde. Il a dĂ©montrĂ© que les sourds pouvaient communiquer et etre douĂ© de raison. A l’époque, on considĂ©rait les sourds comme des idiots.
  • D’autres personnes avant lui ont essayĂ© de crĂ©er une langue des signes
  • L’histoire de sa rencontre avec les soeurs jumelle est un mythe. Voici un extrait tirĂ© de “Les sourds c’est comme ça” d’Yves Delaporte :

C’était il y a trĂšs trĂšs longtemps
Un abbĂ© secourait les pauvres. Par une nuit d’orage, oĂč il pleuvait Ă  torrents avec la foudre qui tombait de tous cĂŽtĂ©s, l’abbĂ© se rĂ©fugie sous une porte cochĂšre qui donne sur une cour. De lĂ  il aperçoit une fenĂȘtre avec de la lumiĂšre. Il monte quelques marches et frappe Ă  la porte. Comme personne ne rĂ©pond, il pousse la porte et entre dans une piĂšce oĂč deux jeunes filles qui lui tournent le dos s’affairent Ă  des travaux de couture. Poliment, il se prĂ©sente et demande s’il peut rester un moment en attendant que l’orage cesse. Bizarrement, les jeunes filles ne rĂ©pondent pas ni mĂȘme ne se retournent. IntriguĂ©, l’abbĂ© s’approche, et en le voyant elles sursautent. L’abbĂ© essaye d’engager une discussion mais elles ne prononcent toujours pas un mot. Survient alors la mĂšre, qui se jette aux pieds de l’abbĂ© et, en sanglotant, lui explique que ses filles sont sourdes et muettes. BouleversĂ©, l’abbĂ© rentre chez lui mais ne parvient pas Ă  s’endormir. Pendant la nuit, il invente la langue des signes, retourne le lendemain chez les jeunes filles et commence Ă  leur enseigner le nouveau langage.

Il n’a rien inventĂ© pendant la nuit, ce sont les soeurs jumelles qui signaient. Cela rejoint un grand nombre de nos contemporains qui rĂ©digent leur propre mythologie. AprĂšs ce mythe avait surement une fonction peut-ĂȘtre pour ĂȘtre reconnu publiquement et donc bĂ©nĂ©ficier de subventions, d’aides. A l’époque, valait mieux ne pas ĂȘtre Sourd vu la discrimination et l’abbĂ© a surement permit de lutter contre ça.

Peut-ĂȘtre que c’est aussi le besoin d’écrire une histoire commune qui va fĂ©dĂ©rer les sourds autour d’un personnage et par la suite crĂ©er des Ă©vĂ©nements, une identitĂ© et diffuser dans le monde une idĂ©e, un concept.

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